Un nouveau super cycle pour les actions? (I)

Un jeune investisseur...

Imaginez, vous avez 25 ans et nous sommes en 1965. Le Dow Jones a atteint un plus haut historique à 1000 points. Du jamais vu. Il y a un engouement général pour l’achat et la vente d’actions et vous voulez aussi votre part du gâteau. Vous avez mis de côté quelques centaines de francs belges et vous achetez une corbeille d’actions qui vous ont été recommandées par votre banquier. C’est une période faste. La croissance économique est forte et vous êtes optimiste pour l’avenir.

Les premières inquiétudes

Une année plus tard vous recevez un relevé dans le courrier, qui vous annonce une perte de 20% sur vos actions. Votre cœur fait un bond et vous téléphonez à votre banquier. Mais la voix sympathique parvient à vous rassurer en un rien de temps. Pire encore: la voix chaude dit que c’est une chance unique. Achetez encore plus d’actions maintenant qu’elles sont moins chères.

Pas de panique !

Vous avez obtenu une augmentation et vous avez épargné encore quelques centaines de francs, ce qui vous permet d’acheter des actions supplémentaires. Et effectivement, deux ans plus tard en 1968, vous avez un gain de 20% sur vos nouvelles actions. La valeur des titres que vous aviez achetés en 1965 est remontée. Vous êtes satisfait. Mais en 1970, le couperet tombe. Votre portefeuille a baissé de 30 %. Certaines actions ont même perdu plus de 50 % ! La voix sympathique de votre banquier vous explique que la récession est bientôt terminée. Les indicateurs économiques commencent à remonter. Il n’y a donc aucune raison de céder à la panique. Il faut simplement attendre en période de faiblesse. Les actions reviendront, c’est garanti !

L’optimisme revient

Vous n’êtes pas aussi convaincu qu’en 1966, mais en fin de compte les mots de votre conseiller résonnent encore dans vos oreilles : il faut de la patience en bourse. Effectivement, trois ans plus tard, le portefeuille est de nouveau dans le vert. Certaines actions ont même fait un gain de plus de 30 %. Entretemps vous avez plus de 2000 Francs belges sur un livret épargne et vous prenez la décision d’investir cette somme en bourse aussi. Votre banquier sympathique, qui vous a toujours bien conseillé, a bien évidemment d’autres bonnes idées. Cette fois il vous conseille d’investir dans des actions américaines du Dow Jones. Le Dow a finalement dépassé le cap des 1000 points, alors qu’il était considéré que ce niveau ne pouvait pas être atteint. Vous achetez.

Vous changez de banque

Deux ans plus tard, en 1975, lorsque le relevé de portefeuille arrive au courrier, vous tombez presque à la renverse. Vous avez investi plus de 3000 Francs belges en bourses ces 10 dernières années et, après retrait des frais de transaction, il ne vous reste plus que 800 Francs. Vous passez à une autre banque et votre nouveau jeune conseiller secoue la tête dès que vous prononcez le mot "actions". Il vous conseille d’investir ces 800 Francs dans les obligations. Ce type d’investissement est au moins sûr et le rendement est bon. Quittons notre investisseur qui a maintenant 35 ans et qui ne veut plus rien entendre de la bourse. Observons à présent le Dow Jones de cette époque.  

Dow Jones 1961-1981 

Aktien Trading Börse DJIA Dow Jones

Source : Federal Reserve Bank of St. Louis

Clairement notre jeune investisseur a commencé sa carrière en bourse dans un marché latéral (volatile) dans lequel on ne peut que perdre de l’argent. Le Dow ne parvient pas à dépasser le niveau des 1000 points et à la fin des 15 années en question, plus personne ne s’intéresse à la bourse...